Synthèse d’art
Œuvre d’art : résultat d’une activité humaine, celle de l’artiste, par laquelle il exprime son intériorité et pose une intention. Une œuvre d’art est esthétique, c’est-à-dire qu’elle produit un effet sensible sur nous (nous la trouvons belle ou elle nous répugne), elle touche la.
sensibilité humaine. L’œuvre est également caractérisée par son inutilité, ça n’est pas un objet utilitaire.
Il est difficile de donner une définition de l’art qui vaille pour toutes les époques. Au 18e siècle, l’art désigne toute production de la beauté au moyen d’une œuvre par un être conscient.
On peut néanmoins chercher les conditions nécessaires pour qu’il y ait de l’art.
Il faut :
Étymologiquement, art vient du latin ars, qui vient lui-même du grec techné. L’art est donc à l’origine synonyme de technique. Cela signifie qu’il demande un savoir-faire, une maîtrise technique. Pourtant, peut-on réduire l’artiste à un simple technicien ?
Kant défend, dans la Critique de la faculté de juger, que le génie ou talent de l’artiste est un don naturel qui donne à l’art ses règles. Il veut dire par là que le génie introduit de nouvelles manières de faire de l’art qui lui est dicté par la nature en lui ou par son don naturel. Le compositeur Beethoven pourrait ainsi être considéré comme un génie, car il rompt avec le style galant en vogue à l’époque et introduit des innovations formelles. Par exemple, pour la première fois, il introduit un cœur dans sa neuvième symphonie. Pour Kant, le génie devient alors un modèle pour les autres qui vont s’en inspirer, il est donc original, mais également inexplicable. Le génie ne peut pas lui-même expliquer comment il a trouvé ces nouvelles règles de l’art.
« RAS. »
Nietzsche va s’opposer fermement à cette vision d’un talent inné de l’artiste. À ses yeux, on ne peut absolument pas parler de don naturel, mais il faut plutôt envisager l’immense travail que fournit l’artiste pour développer son talent. Ainsi, pour Nietzsche, si nous usons de l’idée de génie, c’est d’abord par vanité, pour ne pas avoir à nous comparer à l’artiste. Si nous sommes incapables de faire aussi bien, ça n’est pas notre faute, c’est simplement que lui a un don naturel. Pour Nietzsche, c’est une manière de préserver notre ego, car, en réalité, l’artiste n’a pas don naturel, il s’est juste exercé. Il nous faudrait donc au contraire avoir l’humilité de reconnaître que si un autre réussit très bien, c’est parce qu’il a davantage travaillé.
« Autre chose : on admire tout ce qui est achevé, parfait, on sous-estime toute chose en train de faire ; or, personne ne peut voir dans l’œuvre de l’artiste comment elle s’est faite ; c’est là son avantage car, partout où l’on peut observer une genèse, on est quelque peu refroidi. »
Nietzsche, Humain, trop humain
Pour Platon, l’artiste nous éloigne du réel, car il produit des illusions, c’est-à-dire des images, des représentations qui fascinent le regard, nous enferment dans les apparences. C’est quelque chose de grave, parce que ainsi l’artiste nous éloigne de la vérité. L’art, à ses yeux, est la copie d’une copie ou et l’apparence d’une apparence. Il explique cela dans la fameuse histoire des trois lits. Le lit véritable pour Platon, c’est l’idée de lit, car elle dit ce qu’est l’essence du lit, comment un lit doit être pour être un lit. L’essence du lit, comment un lit doit être pour être un lit. De cette idée, on a fait copies dans le monde sensible, ce sont les lits sur lesquels nous dormons. Ils sont moins parfaits que l’idée de lit, pour Platon, car des particularités. Enfin, l’artiste fait des images et notamment des images de lit. Cependant, cette image ne dit rien de l’essence du lit et ne peut même pas remplir ils la fonction du lit. C’est une illusion et une copie de copie.
«RAS . »
Machiavel
Bergson défend une thèse qui peut paraître surprenante sur l’art. Selon lui. L’art vise à nous faire prendre conscience de choses auxquelles nous n’avions pas prêté attention jusque-là. Ces choses sont en nous et hors de nous. Il veut dire ainsi que nous allons dire prendre conscience ou faire l’expérience, par exemple, d’une émotion que nous n’avions encore jamais ressentie. Par exemple, grâce à la littérature, je pourrais faire l’expérience de ce que cela peut susciter comme émotion de se sentir marginal et méprisé. L’art nous fait également percevoir des choses hors de nous : nous allons prendre conscience d’une certaine harmonie de couleurs et de forme. Nous allons prêter attention à une certaine qualité ou intensité de la lumière dans le tableau et cela peut transformer notre façon de voir la lumière au quotidien.
« À quoi vise l’art ? Sinon à montrer dans la nature même et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ? »
Bergson, La pensée et le mouvant
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Pour apprécier, et donc évaluer correctement une œuvre, il faut du goût. Tous les jugements esthétiques ne se valent pas. Le goût, loin d’être inné, fait l’objet d’une éducation. Seul l’homme cultivé sait apprécier une œuvre d’art, c’est-à-dire déterminer la valeur qui est la sienne. En comparant les œuvres entre elles, il sait que telle œuvre est supérieure à telle autre. En exerçant ses sens, il apprend à voir des subtilités que tous ne voient pas et juge donc mieux de cette œuvre.
« Est beau ce qui plaît universellement sans concept. »
Kant, Critique de la faculté de juger
Selon Constant, dans un État de droits, les droits des uns sont les devoirs des autres. Ex : Il a le droit à la propriété, j’ai le devoir de ne pas le voler. Or, personne ne peut avoir un droit qui pourrait nuire à un autre, les droits visent à permettre une coexistence pacifique. Ainsi, une personne qui aurait l’intention de faire du mal à un autre n’a pas droit à la vérité. Cela signifie que nous n’avons pas le devoir de lui dire la vérité.
« Quand le critique est dépourvu de délicatesse, il juge sans aucune distinction, et n’est affecté que par les qualités les plus grossières et%es plus tangibles de l’objet – les traits fins passent inaperçus et échappent à sa considération. Là où la pratique ne lui vient pas en aide, son verdict est accompagné de confusion et d’hésitation. Là où il n’a eu recours à aucune comparaison, les beautés les plus frivoles, qui sont telles qu’elles méritent plutôt le nom de défauts, sont l’objet de son admiration. »
Hume, De la norme du goû
Platon, dans La République, a une position assez radicale sur les artistes : ils les doivent être chassés de la Cité, ils sont nuisibles, car ils maintiennent hommes dans l’illusion et l’ignorance en produisant des illusions. Platon fait ainsi des artistes les ennemis du philosophe parce que le philosophe cherche, au contraire, à faire sortir les hommes de l’illusion. En ce sens, les artistes participent à maintenir les hommes dans la caverne. Pour Platon, les hommes vivent communément comme s’ils étaient dans une caverne. Ils sont au fond, aux pieds, bras et tête enchainés, ils sont contraints de dos, se regarder un mur sur lequel des ombres apparaissent. En effet, dans leurs trouvent un feu et des montreurs de marionnettes qui se déplacent devant le feu afin que les hommes puissent voir des ombres. Ces individus ne sont jamais sortis de la caverne et ne peuvent pas tourner la tête, ils prennent donc les ombres pour la réalité. Ils sont dans l’illusion.
« RAS. »
Martha Nussbaum défend l’idée qu’il serait catastrophique de ne plus enseigner à l’école et à l’université que des matières prétendument « utiles économiquement. (Science, éco, finance, etc). Elle pense que parce que les arts, la littérature suscite des émotions et aident à imaginer l’effet que cela fait de vivre la vie d’un autre. Ils enrichissent le regard que nous portons sur les autres, c’est-à-dire que nous sommes davantage capables d’imaginer ce qu’ils ressentent, qu’elles sont leur situation. Or, cette capacité d’empathie est à la base de l’action morale et de la société.
« Je défends l’imagination littéraire précisément parce qu’elle me semble être un ingrédient essentiel d’une position éthique qui nous demande de nous intéresser au bien de personnes dont les vies sont très différentes des nôtres . »
Martha Nussbaum, Poetic Justice
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